Immunogénicité du biosimilaire GP2013 du rituximab en pratique clinique dans la polyarthrite rhumatoïde et les connectivites - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Deux essais randomisés contrôlés ont suggéré une très faible immunogénicité du biosimilaire GP2013 du rituximab (RTX) dans la PR [2 , 1 ]. Notre objectif a été d’étudier en pratique courante le risque d’immunogénicité des patients traités par GP2013 pour leur rhumatisme inflammatoire chronique.
Patients et méthodes |
Étude ambispective de soins courants réalisée entre septembre 2018 et mai 2021 dans le service de Rhumatologie de l’hôpital Cochin. Nous avons inclus consécutivement les patients traités par le biosimilaire du RTX GP2013, utilisé dans le service de façon systématique depuis mars 2018. Des Prélèvements systématiques ont été effectués avant chaque perfusion afin de doser par technique ELISA les anticorps (Ac) anti-RTX (ADAbs) et les concentrations résiduelles de RTX (Lisa Tracker Duo Rituximab, LTR005, Theradiag).
Résultats |
Nous avons inclus 168 patients traités par GP2013 (132 femmes) avec un âge moyen de 59±12 ans et une durée moyenne de la maladie 18±11 ans. Parmi ces 168 patients, 112 (67 %) avaient une PR et 56 une connectivite. 137 patients (82 %) recevaient un traitement de fond associé, principalement du méthotrexate (107/137 patients, 78 %). 129 patients étaient traités au long cours par RTX princeps (dose cumulée de RTX : 7±6g) avant le switch systématique vers le GP2013 en mars 2018. Aucun retour au princeps n’est survenu pendant toute la période de suivi. Les 39 autres patients traités par GP2013 étaient naïfs du RTX princeps. L’analyse d’un total de 602 prélèvements (4±1 par patient) a identifié 15/168 patients (8 %) avec des ADAbs, dont 6 avec des Ac transitoires (détectés sur un seul prélèvement) et 9 des Ac persistants (détectés sur au moins 2 prélèvements). Les concentrations d’ADAbs variaient de 6 à >100ng/mL, avec une concentration moyenne de 36±32ng/mL, et l’ensemble des patients avec ADAbs avaient des concentrations résiduelles de RTX indétectables. Le switch du RTX princeps vers son biosimilaire n’a pas augmenté le risque d’immunogénicité (incidence de 0,8 pour 100 patients/année). Le risque d’immunisation était plus élevé chez les patients naïfs de RTX princeps (incidence de 25 pour 100 patients/année). Les patients avec des Ac persistants étaient plus souvent non caucasiens (78 % vs. 35 %, p<0,001) et présentaient plus fréquemment une connectivite qu’une PR (9 % vs. 3,5 %, p<0,1). La présence d’ADAbs était associée à une déplétion B incomplète (93 % vs. 40 %, p<0,001) et le taux de CD19 corrélait aux concentrations d’ADAbs (r=0,20, p=0,021). Les paramètres d’activité articulaire de la PR (DAS28) ainsi que pulmonaire (capacité vitale forcée) et cutané (score de Rodnan modifié) des connectivites n’étaient significativement pas différents entre les patients avec ou sans ADAbs. La présence d’ADAbs n’était pas associée à l’arrêt du RGP2013 pour inefficacité ou survenue d’effets secondaires (3/15, 20 % vs. 45/153, 29 %). Néanmoins, 2 patients avec des concentrations élevées d’ADAbs >100ng/mL ont présenté une perte significative d’efficacité du traitement (n=2, avec augmentation des doses de GP2013 de 500mg à 1g pour le premier patient et un arrêt de traitement pour inefficacité secondaire pour le second) et 1 patient une réaction allergique sévère lors d’une perfusion de GP2013 conduisant à son arrêt.
Conclusion |
L’immunogénicité des patients traités par le biosimilaire GP2013 du RTX est un phénomène rare pouvant affecter la pharmacocinétique et la pharmacodynamie du médicament. Des conséquences cliniques peuvent être observées chez les patients avec des taux élevés d’Ac.
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Vol 88 - N° S1
P. A210 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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